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Sickboy Moviez
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23 septembre 2011

DEAD END

325865dead_endFaut il que les français s'expatrient et tournent à l'étranger pour enfin nous livrer de vrais films de genre? On savait déjà que notre "beau" pays était assez hermétique à tout ce qui touche à l'horreur, et encore plus lorsque celle ci est mâtinée de Gore ou d'humour (bien que le Baby Blood de Robak soit un beau contre exemple; mais tellement isolé...), mais on ne savait pas qu'en plus, nos concitoyens au velléités artistiques devaient aller voir ailleurs si le soleil brillait plus.

Ok, Gans est plus à l'aise avec les codes anglo-saxons, ça, on le savait. Ça lui a permis d'accoucher d’œuvres uniques et envoutantes, n'en déplaisent aux critiques (je persiste et signe, Le Pacte Des Loups, malgré quelques maladresses est un bijou, et Silent Hill, certes loin de l'esprit du jeu est aussi une vraie réussite). Aja s'est fait un spécialiste des remakes plus ou moins réussis outre Atlantique (mais là, il faudrait arrêter et revenir vers Haute Tension mon cher...), et du coup, chez nous, c'est plus ou moins le vide intersidéral. Et si ça n'était pour Martyrs et Calvaire (et encore le premier vaut bien moins que le buzz énorme qui l'a précédé...), nous resterions en la bien maigre compagnie de Mutants (bien mais vraiment pas top, et qui ressemble plus à un segment de Sable Noir), Humains (je vais rester poli), ou autres La Horde (bien tenté, mais non, à côté).

Mais tout ça ne doit pas éclipser le fait que quand on a des bonnes idées, et qu'en plus, on les concrétise à merveille avec pas grand chose, ça mérite d'être souligné. Alors je souligne.

Jean-Baptiste Andrea et Fabrice Canepa (bah ça c'est raté quand même) s'en vont dans les bois avec un pitch simple aux abois. Peu d'argent en poche, mais une volonté de fer, et une bande d'acteurs hors pair. Alors comme la France ne veut pas d'eux, ils se font adopter par nos cousins ricains qui ont quand même meilleur goût parfois. Le pitch en question? Une voiture, une famille (le père, la mère, le fils, la fille et son copain), un trajet (vers chez les beaux parents de monsieur), une période (Noël), une route (laquelle?).

De là, on vous la fait simple. Peu d'effets chocs, mais jamais gratuits, et surtout, une pelloche portée sur les épaules par un sextette d'acteurs impeccables. Avec en chef de famille un Ray Wise franchement irresistible (sa façon de parler de Marilyn Branson est juste géniale...), Lin Shaye qui vire de bord en plein milieu du métrage, Mick Cain nickel en post ado rebelle et adepte de l'onanisme en pleine forêt, une Alexandra Holden qui mérite décidemment tout le bien qu'on pense d'elle (remember sa prestation courte mais hallucinante dans Belles à Mourir???), Billy Asher méconnu mais plus que crédible, et surtout Amber Smith à tomber en auto stoppeuse juste un peu étrange, Dead End peut se laisser couler comme un long fleuve tranquille et dérouler son histoire convenue sans craindre l'ennui à aucun moment. Car là est tout le génie de la bande. A partir d'un postulat simple comme bonjour (le Road movie hallucinatoire), notre duo de frenchies nous balancent un OVNI filmique, durant lequel on se marre autant qu'on ne flippe parfois. Avec un sens de la mise en scène certain, des cadrages impayables (voir pour ceci la scène du premier cadavre, j'adore le point de vue choisi...), et surtout des dialogues qui fileraient la jaunisse de jalousie à Kevin Smith - avec en exergue le moment fort du téléphone dans la cabane - on en arrive au final à une série B particulièrement jouissive, dont le twist qui reste prévisible en amont, n'est en aucun cas le point d'orgue.

Dead End est donc à la fois un petit film terriblement attachant, un horror-flix de très bonne facture, une leçon magistrale de cinéma à l'ancienne, et surtout, une performance d'acteurs inestimable pour un film de cette catégorie. Et là vous me dites : "Mais et ho, ça parle de quoi ton truc???". Moi, je veux bien vous répondre, mais alors je vous raconte le film. Disons juste que ce que l'on voit n'est pas forcément ce qu'on croit. Ni ce que l'on entend. Ni ce que l'on croit croire. Enfin bref, vous m'emmerdez. Regardez le et dites moi.

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